Eliana Raytcheva
Le rapport texte/image dans les cartes bulgares illustrées d’après la littérature européenne au début du XX-ème siècle
Summary
L’article vise l’usage des images d’origine littéraire dans la correspondance au début du siècle passé en Bulgarie. A l’inverse des idées reçues, suivant lesquelles les cartes postales illustrées représenteraient une espèce de kitch, nous admettons qu’elles incarnent un geste communicatif qui, grâce à sa spécificité, mobilise des significations littéraires au’delà de l’oeuvre citée. Ainsi, le rapport recto/verso devient hypertextuel: d’une part le sujet, grâce au message, devient banal et se désacralise, d’autre part, en fonction des connotations littéraires, les correspondants s’inscrivent à travers le métalangage épistolaire, dans l’héritage de la littérature.
Nous pouvons conclure qu’entre le texte et l’image de la carte postale il existe une motivation profonde. Les fluctuations du sacral et du profane, du vulgaire et du sublime, du comique et du tragique, favorisent l’apparition d’un champ sémantique, capable de produire des valeurs esthétiques.
En dernier lieu, l’usage des images stéréotypées et leur choix, qui n’est point arbitraire, font preuve de l’effort du destinataire balkanique à surmonter la misère et les difficultés de la vie quotidienne, afin de rejoindre sa “famille spirituelle” européenne.